Aujourd'hui Avec l'interdiction du port du sabre dans la rue, en 1876 à l'ère Meiji, la grande tradition du sabre utilitaire et social a pris fin. Pour la plupart, les forgerons sans commande à honorer se sont reconvertis dans la forge d'outils. Les artistes vieillissant, les grandes traditions ont bien failli se perdre. La seconde guerre mondiale a vu une production massive de sabre pour l'armée, mais comme vous le savez, ces sabres ont été usinés dans des barres d'acier et ne sont en aucun cas comparables aux Nippon-to. Parfois, ces lames ont été finies a la main par des polisseurs, mais ne peuvent que ressembler aux anciennes lames. A la fin de la guerre, les traditions et les techniques de forge étaient vraiment en danger d'extinction. Heureusement, les efforts d'un petit groupe de japonais réussirent à faire admettre à l'armée américaine la valeur du sabre, bien plus importante qu'une simple arme, qui, il faut bien l'admettre, avait perdu en utilité au XXème siècle. Après guerre, la création de la NBTHK a permis de transmettre et d'encourager la pratique de la forge traditionnelle. Grâce à ce nouveau climat, des artisans ont repris l'étude des techniques anciennes dans tous les domaines du sabre et de ses montures. Après des débuts difficiles, les forgerons actuels arrivent à forger des lames d'une grande beauté. Malheureusement, ces lames ont deux principaux défauts aux yeux des collectionneurs. Premièrement, il leur manque ce parfum d'histoire qui embaume les lames anciennes. Le second vient du fait que les lames n'étant plus utilisées en combat, les forgerons se concentrent sur l'aspect esthétique des lames et oublient parfois l'aspect fonctionnel. Les puristes disent parfois que l'art du sabre s'est éteint avec la restauration de l'empereur Meiji et la dissolution de la classe samouraï. Ce point de vue est un peu exagéré. Il existe aujourd'hui des artistes de grand talent. Certains ont même le titre de trésor national vivant. Incontestablement, ces artisans forgent des lames magnifiques, parfaitement dignes d'être collectionnées. Et rien n'empêche l'acquéreur de leur faire subir un torture test du genre de celui décrit au chapitre précédent! Plaisanteries mise à part, il existe bel et bien de belles lames forgées au 20° siècle Ces sabres superbe, appelé Shinsakuto, sont, pour certains, de pures merveilles. Forgé par les meilleurs artisans du Japon, ils égale parfois les sabres de la grande époque koto! De plus, ils n'ont pas subit les atteintes du temps et leur beautés n'a d'égale que leur redoutable tranchant. Pour la plupart, ces lames sont produites sur commande pour le marché japonais des collectionneurs, ou des arts martiaux. La quantité produite est limité. Pour assurer une grande qualité, le gouvernement japonais n'autorise que deux lames par mois, et par forgeron. De ce fait, seul les lames parfaites verront le jour. Toutes celles présentant un défaut lors de la forge seront impitoyablement détruites. Cette disposition légale fait le bonheur de tout les passionnés de nippon-tô dans le monde. Que l'on soit collectionneur ou pratiquant, posséder un tel sabre est vraiment une chance. L'autre partie de la production de ces shinsakuto, est réalisé lors de compétition de forge organisé par la NTBHK. Chaque année, les meilleurs forgerons rivalise d'adresse pour forger dans un temps donné, et à partir d'une même quantité de tamahagane, les meilleurs lames possible. A la fin de la manifestation, un collège d'experts de l'organisation décerne les prix aux forgerons les plus habiles. Les lames les plus réussies seront généralement confiées au polisseur, puis aux divers artisans qui leurs confectionneront leurs montures, avant d'être mises en vente. Parfois, cela peut être l'occasion d'acquérir un beau sabre moins cher que s'il avait été commandé expressément. Grâce aux shinsakuto, et à l'étude des sabres antique, la culture millénaire du sabre japonais se perpétue aujourd'hui dans des séminaires d'expertise. Les participants examinent des lames et essayent de déterminer l'époque, l'atelier ou l'école, et même le forgeron. Tout comme des siècles avant eux, les seigneurs de guerre admiraient et évaluaient les sabres en leur possession. Seul la motivation a changé. La grande tradition du sabre Japonais est ainsi perpétuée.