Les preuves
Les preuves
 
Tout le monde a entendu parler des samouraï coupant, tailladant allègrement bras, jambes, têtes et armures, mais qu'en est- il vraiment?
Il existe des documents écrits précis qui décrivent le tameshi-giri ( la coupe ), certains faisant état de tests depuis l'ère Kamakura (XIIIème - XIVème siècles).
Les plus nombreux ont été écrits à l'ère Edo. Il faut dire que les guerres incessantes du moyen-age devaient remplacer avantageusement les tests. Les tests de coupe étaient pratiqués par des spécialistes, les samouraï faisant tester par les "coupeurs" officiels leur nouvelle lame, et parfois même celles qui étaient dans la famille depuis plusieurs générations.
Les essais étaient très codifiés, et ont été décrits précisément par les auteurs de l'époque.
 



La plupart du temps des condamnés à mort étaient "recyclés" dans ce but. Le corps était attaché sur le Dodan, chaque partie du corps étant répertoriée suivant la difficulté de la coupe. Bien sur, les parties les plus difficiles comme les épaules ou les hanches étaient les plus prisées. Chaque coupe était notée et le sabre soigneusement inspecté par l'assemblée: le testeur et le propriétaire, bien sur, mais aussi les témoins. Le résultat des tests était le plus souvent gravé sur la soie du sabre.
On trouve de nos jours des sabres mentionnant des résultats ahurissants! Trois corps " proprement " fendus n'est pas une rareté. Le record en la matière date de 1681 lorsqu'une lame forgée par Seki Kanefusa fut créditée de sept corps superposés!!! Quelle que soit la force et la technique de Nakanishi ( l'essayeur ), ce genre de record n'était rendu possible qu'avec l'emploi d'une tsuba spéciale, construite en plomb, destinée à alourdir le sabre et augmenter la force du coup. Cependant, même avec plusieurs kilos de tsuba, cela reste hors de porté d'un vulgaire couteau de cuisine!
Tout cela est relaté dans des ouvrages tel que le Tameshigiri Densho, écrit à l'époque Edo.
Parfois aussi les forgerons eux- même voulaient tester leur lame; je laisse le lecteur seul juge...
Nous sommes le 24 mars de le 6° année de Kaei (1853), au château de Matsushiro, chez Kaneko Chubei. Étaient présent 18 samouraï qui ont tous participé à l'essai. La lame a été forgée par Yamaura Saneo, fameux forgeron. Voici le détail des essais:

  - Botte de paille:11 coupes;
  - Botte de paille renfermant une tige de bambou: 6 coupes;
  - Lame de fer de 3mm d'épaisseur et 2.1 cm de largeur: sectionnée d'un coup! ( petite fissure à la trempe );
  - Corne de cerf: 6 coupes;
  - Botte de paille renfermant une tige de bambou: 2 coupes ( petit éclat à la trempe );
  - Casque léger en laque garni de sable et de morceaux de fer, 1.5cm d'épaisseur: 2 coupes;
  - Armure en fer: 2 coupes;
  - Tsuba en alliage de 4mm d'épaisseur: 3 coupes;
  - Acier brut: 1 coupe;
  - Casque de guerre: 1 coupe ( la lame s'est un peu tordue );
  - 7 coups assénés sur le dos de la lame avec un bâton de fer;
  - 6 coups assénés de chaque coté de la lame avec un bâton de fer;
  - 6 coups assénés sur le dos de la lame avec une enclume de fer;
  - 7 coups assénés sur le dos, puis trois de chaque coté de la lame avec l'enclume de fer.

Après cette dernière agression, la lame s'est cassée en deux... Le forgeron, Yamaura Saneo, prenant son travail très à coeur, des témoins ont rapporté que sous son habit de travail, il portait le kimono blanc du suicide rituel (seppuku ), au cas ou sa lame se serait mal comportée lors de ce torture-test.
Inutile de préciser que le samouraï qui possédait une telle lame se sentait honoré et fier de son sabre.
 

Plus tard, à l'époque Meiji ( XIXème ), 4 samouraï s'affrontèrent devant l'empereur pour tenter de couper un casque de guerre. A première vue, les chances de fendre un casque lourd, construit selon les mêmes principes que le sabre, sont pratiquement nulles. Pourtant, l'un d'eux réussit l'exploit de fendre le casque sur 10cm de long et 2cm de profondeur!
Aucune lame moderne, usinée mécaniquement ne pourrait venir a bout d'un tel casque. Voilà pourquoi, dans l'ancien Japon les grandes lames étaient très recherchées. De tels exemples, ajoutés à la beauté de ces sabres et de leurs montures, expliquent qu'aujourd'hui encore, certaines de ces lames n'ont pas de prix.

 
 
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